Reportage de Radio-Canada sur le BTI
La Semaine verte a diffusé le 15 avril dernier un reportage portant sur le Bti qui fait suite à celui réalisé en 2020.
Nous profitons de ces quelques lignes pour apporter des précisions concernant ce reportage en plus de réitérer des points importants.
GDG Environnement a toujours été une entreprise responsable œuvrant, entre autres, dans l’épandage du larvicide biologique Bti depuis 40 ans. Son champ d’expertise vise à augmenter la qualité de vie des citoyens et à protéger leur santé par des processus rigoureux, respectueux et éthiques d’application dans les municipalités du Canada.
Tout d’abord, nous tenons à préciser que l’ensemble des publications scientifiques survolées dans le reportage sont très bien connues par notre équipe scientifique et qu’elles font partie de notre bibliographie de référence disponible au :
https://www.gdg.ca/wp-content/uploads/2023/03/BTI-MISE-A-JOUR-BTI-2025.pdf
Le reportage de Radio-Canada traite principalement d’un document de travail datant de 2020 provenant du ministère de la Faune, des Forêts et des Parcs (nom de l’époque) et qui a été récemment obtenu par le journaliste. Une nouvelle revue de littérature sur le sujet est en construction et sur le point d’être rendue publique. Bien entendu, comme l’outil est toujours à l’état de document de travail, il nous apparait bien peu professionnel de le commenter à ce moment-ci.
Cette deuxième émission de « La semaine verte » sur le sujet, présente de nombreux raccourcis tendancieux et expose des positions généralement contre le Bti, qui ne reflètent en rien la réalité d’ici, européenne ou le consensus scientifique mondial sur le sujet. Il existe une vaste littérature scientifique qui traite des impacts directs et indirects que peut occasionner le Bti, selon les différentes conditions d’utilisation. En ce sens, il est important de distinguer les objectifs des différentes études, laboratoires et terrains, afin de saisir le consensus scientifique sur le sujet. Mentionner, dans un reportage, que le Bti fait diminuer la population de chironomes en milieu aquatique, sans évoquer les conditions, revient à participer à la désinformation sur le sujet.
Dans le reportage datant de 2020, à la même émission, on présente les travaux du chercheur allemand Castern Brühl sans mentionner que ce dernier avait dû publier des correctifs officiels (corrigendum) après que des pairs aient contesté ses résultats. Aucune mention sur ces correctifs n’a été soulevée dans le reportage du 15 avril dernier alors que le journaliste avait tout en main pour le faire.
De plus, on peut se questionner sur les raisons qui font que le Dr Jacques Boisvert de l’UQTR, qui a pourtant consacré sa carrière à étudier le Bti et ses effets sur l’environnement au Québec, n’a jamais été contacté par l’équipe de la production de Radio-Canada pour donner son avis? Notons que son groupe de recherche a produit le document « Bacillus thuringiensis israelensis et le contrôle des insectes piqueurs au Québec » disponible au:
https ://www.environnement.gouv.qc.ca/pesticides/virus-nil/bti/
AU SUJET DU PRINCIPE DE PRÉCAUTION
Selon le reportage, le principe de précaution invoqué par le MFFP en 2019 ferait toujours l’objet de débats. Il faut savoir que l’encadrement règlementaire stricte des différentes instances gouvernementales au Québec, dont la Loi sur la qualité de l’environnement (LQE) et les processus d’autorisation ministérielle et d’avis fauniques pour chacun des programmes, constitue une mise en œuvre du principe de précaution. Par cet encadrement, les objectifs de protection des habitats et le maintien de la biodiversité sont déjà pris en considération avec toutes les précautions s’y rattachant. GDG Environnement a toujours su travailler en conformité avec les orientations et directives édictées. Les mesures de mitigation importantes mises en place assurent un minimum d’impact et cela rejoint profondément les convictions et valeurs du groupe d’experts chez GDG.
Seulement 1 à 2 % du territoire de l’ensemble de la municipalité est traité
Rappelons en ce sens que le pourcentage d’un territoire municipal qui fait l’objet de traitement ne représente qu’en moyenne seulement 1 à 2 % de l’ensemble de la municipalité. Les travaux n’ont lieu que s’il y a une forte présence de larves et soulignons que les dosages utilisés par GDG n’affectent pas les autres espèces, dont les chironomes réputés sensibles.
Les larvicides biologiques appliqués avec des doses minimales, comme GDG le fait, restreignent au minimum les impacts sur le milieu et sa biodiversité.
À la lumière de tous les travaux à ce jour, le Bti, tout comme le Btk utilisé par l’industrie forestière contre la tordeuse des bourgeons de l’épinette, sont des outils biologiques formidables qui remplacent une bonne partie des pesticides chimiques nocifs. Il est important de rappeler qu’au-delà du contrôle des populations d’insectes piqueurs, le Bti est une solution biologique qui impacte positivement la qualité de vie des citoyens en leur permettant de pratiquer des activités physiques extérieures en toute quiétude et sécurité et aussi prémunir les citoyens de potentielles allergies et maladies pouvant être transportée par les moustiques, tel que le Virus du Nil occidental, encore présent au Québec.
CAMPAGNE DE DÉSINFORMATION
Au Québec, contrairement à bien d’autres provinces et pays, nous avons la chance d’avoir des programmes qui reposent exclusivement sur l’utilisation de larvicides biologiques. Les « ministères de l’environnement » des autres pays, dont ceux d’Europe, ont bien pris connaissance des dernières études sur le sujet et ont tous réitéré leur confiance en la solution biologique. S’attaquer à un produit ou à des pratiques biologiques comme le Bti avec autant d’acharnement, sans fondement scientifique valable, est incompréhensible et devrait tous nous amener à nous poser de sérieuses questions. Le danger de la fausse information réside en sa capacité à nous faire dévier des priorités environnementales pourtant nombreuses et urgentes.
Ainsi, il est normal et plus que souhaitable de soulever des questionnements, mais il arrive un moment où le consensus scientifique doit être entendu et écouté.
Dans ce contexte, il serait souhaitable que les solutions biologiques soient préconisées et encouragées aussi à d’autres secteurs d’activités, dont le secteur agricole. Alors que depuis des décennies, les études démontrent clairement que les pesticides chimiques utilisés en agriculture et ailleurs ont des effets extrêmement néfastes dans notre environnement et sont la cause de maladies dont de multiples cancers.
Collectivement, nous sommes tous de plus en plus sensibles à l’atteinte d’un meilleur équilibre entre les actions de l’Homme et la préservation de son environnement. Dans le courant d’information auquel nous sommes confrontés chaque jour, il importe de ne pas faire de raccourci. Il est possible de concilier ENVIRONNEMENT et QUALITÉ DE VIE lorsque nos actions reposent sur les bons choix.
En conclusion, ce reportage ne nous a pas amené un éclairage nouveau et ne présente aucune nouvelle étude sur le sujet. Néanmoins, nous souhaitons tout de même que ce sujet suscite l’intérêt de nouveaux groupes de recherche qui étudieront les impacts potentiels du Bti au Québec. Par ailleurs, GDG Environnement a toujours offert son entière collaboration à travailler de concert avec les chercheurs et à fournir les données nécessaires inventoriées depuis plus de 40 ans de pratique.
Quelques documents de référence pour consultation :
- Ministère de l’Environnement et de la lutte au changement climatique du Québec, Le Bacillus thuringiensis israelensis et le contrôle des insectes piqueurs au Québec : http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/pesticides/virus-nil/bti/
- Le répertoire québécois, SAGE Pesticides présente les fiches techniques du larvicide : https://www.sagepesticides.qc.ca/Recherche/RechercheMatiere/DisplayMatiere?MatiereActiveID=104
- Au sujet du déclin de certains insectes qui est tout à fait réel et préoccupant, il faut savoir qu’en milieu aquatique et principalement chez les insectes piqueurs, c’est une autre histoire. Ils sont en augmentation de 38 % selon une méta-analyse portant sur 166 études à long terme (Meta-analysis reveals declines in terrestrial but increases in freshwater insect abundances, SCIENCE 24 Apr 2020 Vol 368, Issue 6489pp. 417-420. Disponible sous ce lien DOI: 10.1126/science.aax9931
- MétéoMédia en avait fait un reportage intéressant disponible sous ce lien: https://www.meteomedia.com/ca/nouvelles/article/malgre-un-declin-mondial-des-insectes-les-moustiques-se-portent-bien