Empêcher le développement larvaire des moustiques pour lutter contre le Virus du Nil Occidental
En cette année de forte pluie et de prolifération des moustiques partout au Canada, les premiers cas de Virus du Nil (VNO) viennent d’être confirmés au pays.
Le VNO se transmet à l’humain principalement par la piqûre d’un moustique porteur du virus. Les moustiques deviennent généralement porteurs du virus en piquant un oiseau infecté. Le VNO infecte surtout les oiseaux, mais parfois aussi les humains ou d’autres espèces animales, comme les chevaux.
En Amérique du Nord, le premier cas humain d’infection par le VNO a été déclaré en 1999 dans l’État de New York. Au Canada, on surveille son évolution depuis 2002. Depuis 20 ans, un minimum de 5 cas a été recensé avec par année un pic à 2401 cas en 2007. Les contaminations ne sont pas linéaires, mais on estime qu’elles sont sous-estimées dans la mesure où beaucoup de malades restent asymptomatiques. On estime ces cas à près de 80 %. Les symptômes du virus sont multiples. On remarque des maux de tête graves et inhabituels, une forte fièvre, une raideur dans la nuque, de la confusion, une faiblesse musculaire, des troubles gastro-intestinaux, rougeurs sur la peau avec bouton, gonflements des ganglions lymphatiques.
Alors que des recherches sont toujours en cours pour évaluer la mortalité du virus, on sait qu’il peut être mortel à court, à moyen et à long terme. En 2016, des chercheurs ont présenté leurs résultats de recherche lors de la conférence annuelle de la Société américaine de médecine tropicale et d’hygiène (ASTMH). Sur un groupe d’étude de 4144 personnes ayant contracté cette maladie au Texas entre 2002 et 2012, 286 patients sont morts dans les 3 premiers mois, 286 sont mortes dans les 10 années qui ont suivi à cause de complications liées à la maladie.
Pour lutter efficacement contre la prolifération du virus, la première des choses à faire est d’empêcher le développement larvaire des moustiques. Pour ce faire, il faut rendre habituelles et instinctives les règles de base : vider et sécher les vieux pneus, les jouets des enfants, les pataugeoires, nettoyer les gouttières régulièrement, incliner les bateaux de pêches et matériel sur le côté pour les vider, changer régulièrement l’eau des animaux dans les plats extérieurs et surveiller les bacs de récupération d’eau de pluie et autres pots de fleurs. Mais faire cela ne sera pas suffisant pour empêcher la présence des moustiques. Depuis des années, de nombreuses municipalités à travers le Canada ont entrepris le déploiement de programmes de contrôle responsable des populations de moustiques.
Au Québec, en Ontario et dans les Maritimes, G.D.G. Environnement s’est spécialisé dans la gestion intégrée de la nuisance par les moustiques.
Le Québec se distingue honorablement en misant sur une approche 100 % biologique.
Au Québec, chaque programme doit recevoir l’approbation du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements Climatiques, de la Faune et des Parcs. La direction de la Faune analyse également les impacts possibles des traitements et applique le cas échéant, des mesures de mitigation en accord avec la sensibilité des milieux d’intervention ou gites de développement larvaire. Il s’agit du point d’équilibre entre les enjeux associés à la santé publique, au bien-être des humains et la protection et à la conservation de la faune et de l’environnement. L’approche est prudente et assure les responsables municipaux de travailler l’esprit tranquille avec les solutions biologiques.
Des programmes collectifs de gestion intégrée de la nuisance.
Quand on parle de gestion intégrée, on ne parle pas simplement de traitement larvicide ciblés, mais de programmes complets qui comprennent l’analyse du territoire, sa caractérisation et la détermination des meilleures solutions applicables aux problématiques de nuisance particulière du secteur. Tout ceci est bonifié d’un plan de communication qui permet à tous les citoyens de bien comprendre le programme écologique l’invitant aussi à participer en nettoyant les objets contenant de l’eau dans les cours arrière afin de diminuer la nuisance provenant des gîtes artificiels. Un contrôle complémentaire est parfois prescrit et repose sur la mise en place de bornes de piégeages urbaines ou périphériques.
Bornes de piégeages pour recenser les espèces.
L’installation de ces bornes de piégeages permettent dans un premier temps, de recenser les espèces présentes sur le territoire et de détecter les agents pathogènes (Vno, EEE et VSC) transmis par ces vecteurs. En second lieu, ces bornes lorsqu’utilisées en barrière serrées, peuvent servir à contrôler les populations de moustiques adultes en certaines zones. Par la suite, les analyses sont réalisées dans notre laboratoire dédié à l’identification des espèces et à la détection de virus (RT-PCR). Nos installations sont certifiées par le Laboratoire National de Microbiologie (Zoonoses virales) de Santé Canada.
Le meilleur moyen de lutte demeure le contrôle larvaire.
Après 40 ans d’étude terrain, les biologistes chez GDG sont unanimes, le meilleur moyen de lutte demeure le contrôle larvaire, le programme collectif est l’approche la plus logique, car elle cible la source du problème. Les larves sont confinées dans les mares qui représentent un très faible pourcentage du territoire de la municipalité. Une fois adulte, le problème des moustiques est tout autre et plus aucun moyen de lutte ne permet de contrôler efficacement la nuisance. Et c’est à cette condition que nous pouvons réduire les effets négatifs des piqures de moustiques et ainsi limiter la transmission du Virus du Nil et celle des autres pathogènes transmis par les moustiques.